« L’écologie politique n’a rien d’écologique et tout de politique. »
Début 2020, je m’étais décidé à creuser la question de l’écologie et, l’agriculture étant l’un des principaux domaines d’innovation en écologie, j’ai commencé par approfondir ce sujet.
J’ai donc un peu discuté avec les agriculteurs, mais, lorsque je leur parlais d’écologie, je sentais une certaine défiance. En les suivant sur Twitter, je réalisais qu’ils ne tenaient pas vraiment les écologistes dans leurs cœurs, les qualifiant souvent d’ « escrolos ».
J’étais étonné, je ne comprenais pas : les agriculteurs sont les premiers concernés par l’écologie : ils vont devoir s’adapter au dérèglement climatique et au manque de ressources (phosphore notamment).
C’est à ce moment que j’ai commencé à entendre parler d’agribashing. J’ai d’abord cru à une sorte de malentendu entre « urbains » et « ruraux », qu’il suffirait de rétablir la communication pour résoudre le problème.
J’ai toutefois réalisé qu’en fait j’étais loin du compte.
En fait, l’agribashing est un problème de société de grande ampleur. Il y a un problème de désinformation et de dénigrement autour l’agriculture qui se forme depuis plusieurs dizaines d’années. Il cause des dégâts terribles, que ce soit pour les agriculteurs, mais aussi sur la société dans son ensemble, notamment en diffusant le complotisme le plus abject et en sapant la confiance dans les institutions démocratiques.
Pire, ce n’est pas un hasard : cet agribashing est activement construit par toute une série d’acteurs qui surfent sur des vagues de société (ex : antispécisme) ou des intérêts convergents (ex : journaux).
Toutefois, l’agribashing n’est pas une fatalité. Il peut être analysé, montré et déconstruit.
C’est le projet que ce livre propose de commencer.